Alimentation

 

On estime actuellement que 30% des cancers sont directement liés au régime alimentaire. Autant dire que les chercheurs commencent à se pencher sérieusement sur nos assiettes. De nombreuses études sur la population ou en laboratoire montrent que le développement du cancer du sein est favorisé par certains aliments et freiné par d’autres.

 

Quels sont les aliments nocifs à diminuer ?

 

Ceux qui aident les tumeurs à se développer :

 

  • Les tumeurs raffolent du sucre, elles en ont besoin pour grandir. D’ailleurs c’est comme ça que le scanner PET-CT repère les tumeurs, en cherchant dans le corps des cellules qui s’empiffrent de sucre. Quand on grignote des sucres rapides (sucre et farine blanche), le corps produit une molécule appelée IGF-1 qui stimule la croissance des cellules cancéreuses. On pense aujourd’hui que l’IGF-1 a sa part de responsabilité dans l’augmentation du cancer du sein chez les femmes jeunes.
  • Les tumeurs aiment l’inflammation des tissus de notre organisme, elles s’en servent pour grandir. Certains aliments comme les mauvaises graisses provoquent de l’inflammation dans l’organisme. D’autres aliments sont au contraire anti-inflammatoires : gingembre, curcuma, oméga-3, canneberge.

 

Sans devenir parano, mieux vaut diminuer les aliments suivants :

 

Le sucre et la farine blanche. Remplacer la farine blanche par des céréales complètes (pain complet ou multi-céréales, riz complet ou basmati, flocons d’avoine, millet, quinoa, boulgour etc). Pour cuisiner, utiliser de la farine bise. Et les pâtes ? OK mais al dente. Diminuer le sucre et, quand c’est trop dur, utiliser à la place : stevia, miel, sirop d’agave ou d’érable. Eviter les boissons sucrées.

 

L’alcool. C’est prouvé par des études sur la population : plus on boit, plus on risque d’avoir un cancer du sein. Mais il y a une exception : boire 1 verre de vin rouge par jour a un effet préventif sur le cancer du sein attribué au resvératrol, molécule anti-cancéreuse. Et dans la bière et les spiritueux ? Aucune molécule anti-cancéreuse à l’horizon !

 

Les mauvaises graisses. Elles augmentent le risque de cancer du sein. Voici la liste : graisses animales (viande, lard, charcuterie, beurre, crème, lait entier et fromage gras), huile de palme, margarine, fritures, crèmes glacées, mayonnaise, huile de tournesol, huile de maïs, graisses contenues dans les aliments industriels tels que chips, biscuits, pizzas, viennoiseries.

L’effet nocif des mauvaises graisses est confirmé par des études récentes : les femmes qui mangent beaucoup de gras saturés (graisses animales) augmentent leur risque de cancer du sein (Gonzales, European Journal of Cancer 2010). Celles qui mangent beaucoup de gras trans (fritures et aliments industriels) vont jusqu’à doubler leur risque de cancer du sein (Chajès V, Am J Epidemiol 2008).

 

Attention, pour réduire l’inflammation dans l’organisme, il faut non seulement diminuer les mauvaises graisses, mais augmenter les bonnes graisses (oméga-3, oméga-9) qui ont un effet positif sur le cancer du sein.

 


La viande rouge
. Les accros de la viande rouge ont plus de cancer du sein et plus de récidives, selon des études sur la population. A remplacer le plus souvent possible par d’autres sources de protéine : volaille et œufs bio, poisson, tofu, légumineuses (lentilles, pois chiche, haricots secs etc), oléagineux (amandes etc). Une étude récente confirme que les femmes qui mangent du poisson ont moins de cancers du sein que celles qui mangent de la viande rouge (Cade JE, Nutr Cancer 2010).

 

Ne pas abuser des produits laitiers, qu’on préfère bio et maigres. A noter : le lait peut causer des problèmes digestifs chez certaines personnes pendant la chimiothérapie (dans ce cas : lait de soja enrichi en calcium, d’amande ou de riz).

 

Qu’est-ce qu’un aliment anti-cancer ?

 

Les molécules de certains aliments ont des dons épatants observés en laboratoire, comme bloquer la croissance des tumeurs ou pousser les cellules cancéreuses au suicide. Bref, elles font un job analogue à certains médicaments anticancéreux même si l’effet est moins puissant. Pour plus de précision sur l’action des molécules anticancéreuses, consulter les livres de référence.

 

D’où viennent les propriétés anticancéreuses des aliments ?

 

Pas des vitamines mais des composés phytochimiques. Ces molécules donnent aux végétaux leur couleur, odeur, amertume, astringence. Elles permettent aux plantes de lutter contre les champignons, insectes, maladies et autres agressions extérieures. Confrontées à une tumeur, elles font aussi un sacré boulot.

 

Comment prouver qu’un aliment a des propriétés anticancéreuses ?

 

1.    Les expériences en laboratoire : on observe comment la tumeur évolue en présence d’une certaine molécule.

2.    Les recherches sur des souris

3.    Les études sur la population : on recense le nombre de cancers chez des personnes qui mangent beaucoup ou peu d’un certain aliment.

 

Si l’effet anticancéreux est constaté en laboratoire ou sur des souris, ça ne veut pas forcément dire que ça marchera chez l’être humain. Si l’effet est confirmé par des études sur la population, ça devient sérieux.

 

Quels sont les aliments anti-cancer ?

 

Voici une liste (non exhaustive) des aliments dont les propriétés anticancéreuses sont prouvées scientifiquement :

 

Les choux. Ce sont les champions de la lutte contre le cancer du sein. Leur botte secrète : sulforaphanes, isothiocyanates et indoles qui attaquent le cancer par plusieurs fronts. Plusieurs études sur la population montrent que les accros du chou ont moins de cancers du sein et moins de récidives. Efficacité confirmée sur des tumeurs cultivées en laboratoire : leur croissance est freinée voire bloquée.

 

Qui privilégier dans la famille choux ? Les mieux dotés sont le brocoli (et les germes de brocolis encore plus concentrés), le chou de Bruxelles, le chou-fleur et le cresson, à consommer régulièrement. Mais il y a aussi tous les autres choux (frisé, pommé, rouge), le navet, le radis et la rucola. Attention, cuisson rapide de rigueur car les molécules anticancéreuses des choux sont très fragiles. Penser aux salades (chou-fleur cru, cresson, rucola, radis). Le + : assaisonner les choux avec du curcuma permet d’augmenter leur effet anticancéreux.

 

L’ail et l’oignon. Ils bloquent la croissance de cellules cancéreuses du sein cultivées en laboratoire. Des études sur la population confirment leur effet préventif pour plusieurs cancers mais pas encore clairement pour le cancer du sein.

 

Quels aliments consommer ? Ail fraîchement écrasé (le plus doté), oignon, échalote, ciboulette et poireaux.

 

Les bonnes graisses. Les oméga-3 luttent contre les cellules cancéreuses en laboratoire. Quant aux oméga-9, ils bloquent le développement des tumeurs du sein de type HER2+ (mode d’action comparable au médicament anti-cancéreux herceptine). L’effet préventif des oméga-3 et 9 sur le cancer du sein est confirmé par des études sur la population. Par ailleurs, des études sur des souris suggèrent que les oméga-3 pourraient renforcer l’efficacité de certaines chimiothérapies sur les tumeurs du sein sans augmenter les effets secondaires.

 

Oméga-3 : graines de lin moulues, huile de lin (à conserver au frigo), soja, noix et huile de noix, poissons gras (sardine, saumon, thon, maquereau), graines de courge, graines et huile de sésame, algues, légumes verts. Une bonne façon d’obtenir l’apport quotidien recommandé : ajouter 1 cuillère à soupe de graines de lin moulues au yaourt du matin.

Oméga-9 : huile d’olive, olives, avocats (à ajouter aux salades), amandes et noisettes (le snack idéal !), huile de colza.

 

Pour cuisiner, utiliser de l’huile d’olive comme principal corps gras !

 

Le soja. Ce serait l’arme secrète des femmes asiatiques, qui ont moins de cancers du sein et vivent plus longtemps avec la maladie. Des études sur la population montrent que la consommation quotidienne de soja prévient le cancer du sein. Son rôle protecteur vient des isoflavones. Des expériences en laboratoire montrent que ces molécules empêchent nos hormones (oestrogènes) de stimuler la croissance des tumeurs du sein. Leur mode d’action est comparable à celui du médicament anticancéreux tamoxifène.

 

Peut-on prendre du soja après un cancer du sein ? Oui. Sa consommation régulière diminue sensiblement les récidives et la mortalité du cancer du sein, selon les dernières études sur la population (Xiao OS, JAMA 2009). Par contre, il faut éviter les suppléments d’isoflavones utilisés notamment pour lutter contre les bouffées de chaleur de la ménopause. En effet, des études sur des souris ont montré que de fortes doses d’isoflavones pouvaient au contraire stimuler la croissance des tumeurs. Ces résultats ont semé le doute ces dernières années, mais le débat est aujourd’hui tranché :

 

1. Les suppléments d’isoflavones sont déconseillés.

2. Manger du soja dans l’alimentation est sans danger pour les femmes touchées par le cancer du sein. Son rôle positif sur les récidives et la durée de vie est confirmé par des études récentes.

 

Comment consommer le soja ? Les aliments les mieux dotés : fèves de soja natures (edamame) ou rôties, miso, graines de soja germées. Mais aussi : tofu, lait ou yaourt de soja.

 

Les graines de lin. Les lignanes des graines de lin agissent comme les isoflavones du soja : elles empêchent nos hormones (estrogènes) de stimuler la croissance des tumeurs du sein. Des études sur la population confirment l’effet préventif des lignanes sur le cancer du sein. Les graines de lin sont aussi une précieuse source d’omega-3.

Où trouver des lignanes ? Graines de lins fraîchement moulues, graines de sésame, pains de seigle ou multricéréales, brocoli.

 

Le thé vert. Pour notre dose quotidienne de catéchines aux propriétés anticancéreuses très puissantes. Des études en laboratoire montrent que ces molécules bloquent la croissance des tumeurs du sein avec des doses correspondant à 4-5 tasses par jour. La diminution du risque de cancer du sein et des récidives est confirmée par des études sur la population.

Astuces : Choisir des thés verts japonais, répartir la consommation dans la journée, infuser 8-10 minutes, boire dans l’heure qui suit. L’après-midi, passer au thé vert décaféiné également efficace. Boire 4-5 tasses par jour.

 

Les agrumes. Citrons, oranges, clémentines et pamplemousses sont riches en polyphénols et terpènes, dont l’effet anticancéreux est constaté en laboratoire. Des études sur la population confirment une baisse des récidives du cancer du sein dans le cadre d’une consommation quotidienne. A consommer chaque jour en jus ou le fruit entier.

Le pamplemousse a un effet sur le foie qui freine l’élimination de certains médicaments : mieux vaut éviter pendant la chimiothérapie. Par contre il est intéressant hors traitement car il permet aux molécules anticancéreuses des aliments de rester plus longtemps dans le corps avant d’être éliminées.

 

Le raisin et le vin rouge. Boire 1 verre de vin rouge par jour pour notre dose de resvératrol, molécule anti-cancéreuse présente dans la peau et les pépins du raisin (la vigne s’en sert pour lutter contre un micro-champignon). L’effet anticancéreux sur les tumeurs du sein est constaté en laboratoire et sur des modèles animaux (avec une consommation correspondant à 1-2 verres par jour). L’effet préventif du resvératrol sur le cancer du sein est confirmé par des études sur la population.

Par ailleurs, des études sur des souris suggèrent que le resvératrol pourrait augmenter l’efficacité de la chimiothérapie. C’est pourquoi certaines cliniques donnent un verre de vin rouge par jour pendant la chimiothérapie.

 

Où trouver du resvératrol ? Dans le vin rouge (de loin le plus concentré), le raisin bio et le jus de raisin (10X moins doté que le vin mais conseillé quand même). Les vins les mieux dotés sont le Pinot noir et le Merlot. Par contre oublier le vin blanc et les raisins secs pour ce qui est du resvératrol. Quant aux autres alcools, bière et spiritueux, aucune trace de molécule anticancer, au contraire, ils augmentent le risque et les récidives. On trouve aussi du resvératrol mais en quantité plus faible dans le chocolat noir, les cacahuètes, les mûres et les canneberges.

 

Le curcuma. En laboratoire, la curcumine a le pouvoir de bloquer la croissance des cellules cancéreuses du sein et d’augmenter l’effet de certains médicaments de la chimiothérapie (Bayet R, Cancer BIol Ther 2010). C’est l’une des molécules anticancéreuses les plus puissantes car agit sur plusieurs fronts. L’épice aux superpouvoirs pourrait expliquer la faible incidence du cancer du sein en Inde.

Consommation : 1/2 c. à café par jour à saupoudrer sur différents plats, soupes et salades. Toujours associer au poivre noir pour augmenter l’absorption de la curcumine.

 

Le chocolat noir. Une petite bombe de catéchines (un carré = 1 tasse de thé vert). On fond quotidiennement sur ce petit plaisir, dont les calories sont diététiquement acceptables. La quantité ? 4-5 carrés de chocolat noir à 70% de cacao par jour.

 

La tomate. Sa botte secrète : le lycopène qui prévient plusieurs cancers. Son effet sur le cancer du sein est démontré en laboratoire mais pas encore clairement sur la population. Attention, les tomates cuites sont 4X plus riches en lycopène que les tomates fraîches.

La recette : sauce tomate cuite avec de l’huile d’olive ou concentré de tomates.

 

Les petits fruits. Framboise, fraise, myrtille, canneberge, mûre. Pas d’étude sur la population mais l’effet anticancer de l’acide ellagique a été étudié en laboratoire et il est plutôt costaud. La pomme avec la peau est aussi bénéfique.

Recette : fruits entiers ou en jus. Les canneberges séchées font un snack idéal (le jus est moins efficace car les molécules anticancer sont concentrées dans la peau). Penser à congeler les fruits pour les mois d’hiver, ils gardent leurs propriétés anticancer. On trouve aussi de l’acide ellagique dans les noix et noisettes.

 

Les fruits et légumes colorés. Pourquoi colorés ? Parce que certains pigments (caroténoïdes) qui colorent les végétaux ont des propriétés anticancéreuses constatées en laboratoire. Des études récentes montrent qu’il y a moins de récidives du cancer du sein chez les femmes qui ont plus de caroténoïdes dans le sang grâce à une alimentation riche en légumes. Palette des fruits et légumes à croquer :

 

  • Les rouges sont riches en lycopène : tomate, poivron, pastèque, pamplemousse rouge, fruits rouges…
  • Les oranges sont riches en carotène : carotte, courge, citrouille, mangue, abricot, melon…
  • Les légumes à feuilles vertes sont riches en lutéine : épinard, cresson, pissenlit, laitue…
  • Autres légumes efficaces contre les tumeurs du sein cultivées en laboratoire : asperge, betterave, pomme de terre, concombre et céleri.

 

La mangue est un fruit à part. En plus du carotène, elle est truffée d’une liste impressionnante de molécules anticancéreuses. Bonne nouvelle : l’effet est maximum sur les tumeurs du sein, dont la croissance est freinée en laboratoire.

 

Les champignons. Ils stimulent le système immunitaire et sont particulièrement redoutables contre le cancer du sein. Résultat : diminution de la croissance des tumeurs du sein en laboratoire et sur des animaux. Les effets positifs se font ressentir avec des doses correspondant à 100g par jour. Les mieux dotés sont les pleurotes et les champignons japonais (énokitaké, shitaké, maïtaké…), mais les champignons de Paris font aussi leur petit effet.

 

Les algues. Nori, wakamé, kombu, aramé. Leur botte secrète : la fucoïdane et la fucoxanthine. Des études en laboratoire et sur des animaux montrent que les algues réduisent le développement du cancer du sein et boostent le système immunitaire.

Où les trouver ? Dans les sushis, soupes et salades japonaises. Saupoudrer des algues séchées sur différents plats et soupes.

 

Les herbettes. Persil, menthe, romarin, basilic, thym, origan. Elles freinent la croissance des cellules cancéreuses en laboratoire. Conclusion : adopter le réflexe assaisonnement ! En été, booster sa consommation de persil grâce au taboulé.

 

Le gingembre. Riche en gingérol qui a des propriétés anti-inflammatoires et anti-cancéreuses démontrées en laboratoire. Le gingembre est aussi utilisé en infusion pour réduire les nausées pendant la chimiothérapie. La recette : râper un peu de gingembre et infuser 10 min. dans de l’eau bouillante. On peut aussi utiliser le gingembre dans ses jus de fruits ou pour assaisonner des plats asiatiques.

 

Les fibres et les probiotiques. L’intestin est un important organe immunitaire. Des études montrent que quand la flore intestinale est perturbée, par exemple en prenant régulièrement des antibiotiques, le risque de cancer du sein augmente. C’est pourquoi on conseille une alimentation riche en fibres qui boostent l’intestin (son de blé à ajouter au yaourt du matin, amandes, pain complet, pruneaux-figues-dattes séchées, légumineuses, flocons d’avoine, céréales complètes, fruits et légumes). Selon des études récentes, les probiotiques pourraient aussi avoir un effet bénéfique sur le cancer du sein en maintenant l’équilibre de la flore intestinale. Opter pour des yaourts ou laits de soja enrichis en probiotiques (bifidus, lactobacillus etc).

 

Quelle quantité d’aliments anticancéreux dois-je manger ?

 

Ce n’est pas une science exacte puisque les chercheurs se basent sur des études en laboratoire ou sur des animaux. Pour prévenir les récidives, les médecins recommandent une alimentation riche en fruits et légumes (5-10 portions par jour), légumineuses et céréales complètes. Diminuer si possible les aliments nocifs qui boostent le cancer.

 

L’idéal pour saper le développement des cellules cancéreuses, c’est de combiner chaque jour plusieurs aliments anti-cancer (chacun a un effet un peu différent). Confirmation en laboratoire : l’effet sur la tumeur est amplifié quand on combine les molécules de plusieurs aliments.

 

Pour ce qui est des fruits et légumes, le maître mot c’est : diversifier ! Certains centres conseillent de mettre chaque jour dans son assiette un représentant de la famille du chou, de l’ail/oignon, des agrumes, des fruits et légumes rouges, oranges et verts. Penser aux soupes ou aux boosters de légumes crus passés au mixeur pour multiplier les apports de légumes colorés sans exploser ! En plus des effets anti-cancer, ces cocktails de nutriments aident à reprendre des forces après le traitement. On peut y incorporer des graines germées et des paillettes d’algues.

 

Autre truc, commencer la journée par un bon petit déjeuner : lait ou yaourt au soja, huile de lin ou graines de lins fraîchement moulues, framboises ou autres fruits, amandes ou muesli, jus d’agrume. Idée de snack : une poignée d’amandes, noix ou noisettes avec des canneberges séchées.

 

Equilibrer son assiette. Remplir la moitié avec des légumes, le quart avec des protéines (poisson, volaille, œufs, tofu, fromage, lentilles etc) et le quart avec des féculents (pain complet, riz, pâtes, patates, céréales etc). Consulter la brochure « Recommandations alimentaires » de la Société suisse de nutrition.

 

Se faire plaisir. Le premier aliment à adopter, c’est le chocolat noir ! Puis, on change petit à petit ses habitudes, on maintient le cap et on n’hésite pas à faire de petits écarts de temps en temps.

 

Déculpabiliser. On peut manger ultra sainement et avoir un cancer du sein. A l’inverse, on peut être adepte de la malbouffe, boire, fumer, faire zéro exercice et ne jamais tomber malade. Ne pas oublier que l’origine du cancer est multiple (gènes, hormones, environnement, mode de vie).

 

Rester réaliste. L’alimentation ne remplace pas le traitement médical et ne guérit pas du cancer. Mais elle permet de mettre toutes les chances de son côté pour contribuer à freiner la progression de la maladie et le développement de nouvelles tumeurs. Le tout sans danger pour la santé ni effet secondaire.

 

Dois-je prendre des compléments alimentaires ou des vitamines ?

 

Les accros des petites pilules vont être déçues mais tous les experts sont d’accord : une alimentation équilibrée réduit plus efficacement le risque de cancer que la prise de vitamines isolées. Malgré d’intenses recherches, aucune étude ne prouve que les vitamines diminuent le risque de cancer du sein et de récidive. Une exception : la vitamine D réduit le risque de récidive chez les personnes carencées dans les pays nordiques.

 

Prudence donc, car certaines vitamines à haute dose (plus de 300% de l’apport journalier recommandé) peuvent faire plus de mal que de bien. Exemple avec le cancer du poumon : les suppléments de bêta-carotène augmentent le risque chez les fumeurs, alors qu’une alimentation riche en carotène est bénéfique.

 

Conclusion : si l’appel du comprimé effervescent prend le dessus, opter pour des préparations équilibrées (multivitamines, minéraux et oligo-éléments) avec des doses comparables à celles de l’alimentation (100% de l’apport journalier recommandé). La plupart des comprimés qu’on trouve en magasin ou en pharmacie (Supradyn, Actilife etc) correspondent à ces valeurs. Ces doses peuvent être prises avant, pendant, et après le traitement sans risque d’effets indésirables, selon le document « Vitamines et alimentation en cas de cancer » de la Ligue suisse contre le cancer.

 

Pendant la radiothérapie et la chimiothérapie, il faut éviter les hautes doses (plus de 300% de l’apport journalier recommandé) de vitamines A, C, E, D, K, acide folique et bêta-carotène. Leur effet antioxydant pourrait diminuer l’efficacité des traitements. Pourquoi ? Le but de la radiothérapie (créer des radicaux libres pour tuer les cellules cancéreuses) et celui des antioxydants (neutraliser les radicaux libres) sont contradictoires. Pas d’inquiétude côté alimentation : les vitamines et antioxydants provenant naturellement de la nourriture n’interfèrent pas avec le traitement.

 

A la fin du traitement, faire le point avec son médecin pour détecter d’éventuelles carences à combler en vitamines et minéraux. La Ligue suisse contre le cancer recommande d’attendre 3 semaines après la fin de la chimiothérapie/radiothérapie, et de ne pas dépasser des doses correspondant à 300% de l’apport journalier recommandé.

 

Attention à une éventuelle carence en vitamine D, car cela augmente sensiblement le risque de récidive. La vitamine D est fabriquée naturellement par la peau quand on est au soleil (exposer son visage et ses bras 15-20 minutes par jour en évitant les coups de soleil). Mais vu l’ensoleillement en Suisse, la carence guette, surtout en hiver. Si c’est le cas, le médecin prescrit des gouttes de vitamine D. Cette vitamine est rare dans l’alimentation (huile de foie de morue, saumon, thon).

 

La Ligue suisse contre le cancer fait le point sur certains « remèdes anti-cancer » : l’Ukrain, le Galavit, les teintures Hulda Clark.

 

Faut-il prendre des compléments à base de composés phytochimiques (isoflavones, curcumine, resvératrol) ? Là aussi, le principe de précaution s’applique vu l’effet calamiteux des suppléments d’isoflavones sur les tumeurs du sein, alors que l’aliment naturel, le soja, a un effet positif prouvé. En l’état des connaissances, mieux vaut privilégier l’aliment entier. Même les médecins recommandent des cocktails de fruits et légumes plutôt que des comprimés !

 

Qu’en est-il de l’aspirine ? Selon une étude récente (Holmes JCO 2010), elle pourrait diminuer le taux de mortalité du cancer du sein de 70% chez les patientes qui en prennent régulièrement (en plus des traitements anticancéreux). Selon les chercheurs, l’aspirine réduit l’inflammation des tissus de l’organisme, ce qui gêne la progression des tumeurs. Ces résultats spectaculaires sont à confirmer par d’autres études mais les médecins s’y intéressent de près. « Une fois la chimiothérapie terminée, je conseille à mes patientes de consulter leur généraliste pour envisager de prendre de l’aspirine Cardio (100 mg) 5 jours par semaine. Cela doit toujours se faire sous contrôle médical car l’aspirine peut être contre-indiquée, par exemple en cas de problèmes d’estomac, du foie ou des reins ». Dr med. Gilles Berclaz, responsable du Centre du Sein Berne. Noter que le principe actif de l’aspirine, l’acide salicylique, est présent naturellement dans certains végétaux et épices (curry, paprika, thym/romarin séché, cannelle).

 

 

Livres de référence:

 

"Anticancer : Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles" de David Servan-Schreiber. Voir aussi guerir.org

 

"Les aliments contre le cancer : La prévention du cancer par l'alimentation" de Richard Béliveau et Denis Gingras. Voir aussi richardbeliveau.org

 

"Life Over Cancer: The Block Center Program for Integrative Cancer Treatment" de Keith Block. Voir aussi lifeovercancer.com

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